L’eau et le pétrole, 
deux inséparables

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Publié 26/01/2010 par Guillaume Garcia

Il faut au moins quatre barils d’eau pour produire un baril de pétrole. Mais que faire de cette eau souillée par les hydrocarbures? La traiter bien sûr, mais comment? Jacques Drouin, directeur de l’entreprise ProSep est venu parler aux participants au dîner du Club canadien des équipements que commercialise sa compagnie aux grandes firmes pétrolières. Le défi est immense, mais le jeu en vaut la chandelle.

Bon déjà, mauvaise nouvelle pour ceux qui veulent voir la consommation mondiale de pétrole diminuer – «rentrez chez vous y’a rien à voir, allez hop» – comme dirait l’autre: les compagnies pétrolières vont devoir augmenter leur production pour rencontrer la demande des pays dits «émergents».

Eh oui, il va falloir multiplier l’offre alors même que la production actuelle est en chute libre. En tout cas, tel est l’avis du directeur de ProSep.

Soit, mais comme il le précise si bien, le problème c’est que les ressources sont éparpillées sur la planète et, qui plus est, sont gérées par des sociétés nationales, souvent aux mains de régimes monarchiques (Arabie Saoudite) ou religieux (Iran), brefs de dictateurs et autres pays instables comme, en vrac dans le discours de Jacques Drouin, l’Argentine, le Brésil, le Vénézuela…

Faudrait tout de même se méfier des généralisations: le Brésil n’est plus vraiment ce qu’on pourrait appeler un pays instable. Le régime est en place, il est un acteur important du G20, comme l’Argentine et d’autres d’ailleurs.

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Bref, rien qui n’arrange les grandes compagnies pétrolières étrangères qui doivent négocier dur pour obtenir des contrats et pouvoir pomper du pétrole qui dans tous les cas n’est même pas sur leur territoire d’origine. La grande problématique reste que ce sont les sociétés démocratiques – et la Chine – qui consomment du pétrole qu’elles n’ont pas, sauf exception!

On va devoir remettre les bouchées doubles parce que la production de barils baisse de près de 9% par an, voir 38% pour le champ pétrolifère de Canterell au Mexique. Pour Jacques Drouin, le prix élevé du baril s’explique du fait que la valeur du baril est dorénavant fixée par l’offre et non la demande, comme à la belle époque.

Certains spécialistes affirment que la production pétrolière aurait atteint un pic il y a quelques années et donc, les sources d’hydrocarbures se videraient progressivement et deviendraient de plus en plus chères à raffiner. D’autres disent que le pic viendra plus tôt que prévu. D’autres disent qu’on trouve toujours de nouveaux gisements.

Dans tous les cas, les dernières grandes découvertes de pétrole se sont faites au Canada et au Brésil, mais leur extraction demande beaucoup d’investissement. Au Brésil, le pétrole se trouve caché profondément dans l’océan. Au Canada il est mélangé dans du sable!

ProSep vend des équipements pour traiter l’eau qui est extraite avec le pétrole, ou qui est nécessaire à sa purification. La grande question est: Que faire de toute cette eau?

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Et bien, pour le moment, on la rejette! Comme le précise Jacques Drouin, «il n’existe aucun règlement international sur le traitement de l’eau. Seules la mer du Nord et la Méditerranée font figure de bons élèves quant à l’application des lois.»

ProSep bénéficie directement de ce pétrole moins pur qu’il faut raffiner ou extraire à l’aide d’eau. L’entreprise a déjà des marchés en Europe, avec la Norvège, et au Koweït.

Jacques Drouin a fini son intervention dans une longue tirade contre les administrations trop lourdes et la fiscalité trop compliquée au Canada. S’il admet qu’un peu de réglementation ne fait pas de mal, il affirme que les entreprises doivent bénéficier de plus de flexibilité quant à leur gestion et que l’État arrête de vouloir responsabiliser à tout prix les dirigeants. On aurait pas déjà entendu ça quelque part?

Tant qu’ils ne viennent pas demander 700 milliards $ le jour où ils sont en faillite…

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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